La Ministre de la Promotion du Genre, de la Solidarité et de l’Information, Mme Fatima Ahamada, est intervenue lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les maladies non transmissibles (MNT) et la santé mentale.
Son discours, prononcé dans le cadre du Panel 1 consacré à la gouvernance multisectorielle et aux déterminants de la santé, a dressé un état des lieux préoccupant de la situation sanitaire aux Comores et lancé un appel pressant à la solidarité internationale.
La Ministre a souligné que l’Union des Comores connaît aujourd’hui une véritable transition épidémiologique, marquée par une montée en flèche des maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, les cancers ou encore les insuffisances respiratoires et rénales. Ces pathologies représentent désormais le premier motif d’évacuations sanitaires coûteuses à l’étranger.
Les chiffres sont alarmants :
Près d’un quart de la population souffre d’hypertension ou d’hypercholestérolémie ; 40 % des Comoriens sont en surcharge pondérale, dont 13,5 % obèses ; la prévalence du diabète atteint 4,8 % au niveau national, et grimpe à 8,6 % chez les 55-64 ans ; 86 % de la population consomment insuffisamment de fruits et légumes, tandis que 62 % sont exposés à la sédentarité.
En matière de cancer, les formes gynécologiques dominent, avec une prédominance du cancer du col de l’utérus, suivi par celui du sein.
La Ministre a également insisté sur la faiblesse criante des ressources en santé mentale. Le pays ne compte que quelques psychologues et trois infirmiers référents pour l’ensemble de la population. Une situation aggravée par la montée de la consommation de drogues chez les jeunes, mettant en évidence l’urgence d’investir dans la prévention et la prise en charge des addictions.
Mme Fatima Ahamada a rappelé que le gouvernement comorien a déjà initié des réformes, parmi lesquelles l’Assurance Maladie Généralisée, l’amélioration des infrastructures sanitaires et le renforcement des plateaux techniques. Toutefois, elle a reconnu que ces avancées restent limitées face à l’ampleur des besoins.
La Ministre a lancé un appel vibrant aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour soutenir l’opérationnalisation du nouveau Centre Hospitalier Universitaire El Maarouf, bientôt inauguré. Ce futur hôpital de référence aura besoin de spécialistes, de paramédicaux et d’équipements adaptés afin de réduire le recours aux évacuations à l’étranger et d’offrir aux Comoriens des soins modernes sur place.
En conclusion, Mme Fatima Ahamada a insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts nationaux et internationaux pour bâtir un système de santé capable de relever un double défi : continuer la lutte contre les maladies infectieuses persistantes, tout en s’attaquant aux maladies chroniques et psychiatriques qui pèsent désormais lourdement sur la société comorienne.